Les cendres qui recouvrent le plateau sur lequel gisent des instruments de musique rappellent qu'Orphée est à cheval entre deux mondes, quelles que soient les sources d'inspiration depuis la naissance du mythe jusqu'à cette dernière actualisation, qui fait se rencontrer la musique baroque de Claudio Monteverdi et la voracité langagière de Valère Novarina.
Une création qui superpose le fantôme de la voix unique chère au compositeur et la multitude d'âmes errantes qui traversent l’œuvre colorée du dramaturge.
Dans cette version, le choc de la langue est réel, jubilatoire même, quand la figure du musicien et amoureux apparaît en se souvenant d'Ovide.
Pour Jean Bellorini, dans un monde devenu Enfer, cet Orphée est « un chœur d'âmes » dont la parole, dans ses nuances et ses évocations, est aussi riche que la musique.
Cette musique plus secrète, presque proustienne, est aussi celle d'une question plus personnelle : pourquoi Orphée se retourne-t-il ?
Et que voit-il maintenant, jeté de son Olympe, plongé dans la puissance sonore des mots au cœur de la nuit obscure qui enceint la Cour d'honneur du Palais des papes ?

Voir la pièce

Présentation écrite par le festival d'Avignon