Bonjour à chacun,

Salomé et moi souhaitons que ce mail vous trouve en bonne santé, ainsi que vos proches.
Depuis des décennies je garde dans un coin de mon esprit des recherches sur l'architecture bio-climatique qui s'ignore, celle vernaculaire des pays chauds, secs de préférence. C'était déjà l'un des sujets de ma thèse d'architecture en 1982. Le confinement qui a suspendu toute autre activité m'a laissé le temps de réactualiser et peaufiner ma documentation et de mettre en ligne un peu plus de 500 photos et plans, accompagnées de commentaires, que vous pourrez découvrir à l'adresse :
Cliquez ici
http://www.chambres-hotes-morin-salome.fr/2020-tradition-archi-iran-desert.html

Outre les photos, on trouve désormais sur internet une documentation considérable, incluant cartes, données climatiques, plans et coupes d'architectes... que l'on peut travailler pour les rendre compréhensibles et comparables.
Les légendes des photos apparaissent lorsqu'on reste un peu sur l'image. Lorsqu'une main apparaît, il suffit de cliquer sur la vignette pour ouvrir la page dessous et circuler ainsi sur le site internet, et visiter ainsi pas mal de bâtiments dont j'illustre mes conférences dans les Universités Populaires de la région et à la Maison de l'Architecture de la Drôme.

On y accède plus facilement via la colonne de navigation à droite, qui est mieux visible lorsque l'on est en plein écran plutôt qu'en "réduit".

Amicalement,

Frédéric Morin

FAIRE FACE AU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE : LES SOLUTIONS TRADITIONNELLES DES DÉSERTS

Frédéric MORIN Architecte DPLG – 34, Faubourg du Temple – 26340 SAILLANS – 04.75.21.43.95

http://www.chambres-hotes-morin-salome.fr/2020-tradition-archi-iran-desert.html

0-architecture-t(04-29-08-57-07).png, avr. 2020

L'adaptation aux climats arides : l'architecture traditionnelle des hauts plateaux désertiques en Iran.

En 1598, l'empereur Shah Abbas Ier (1571-1629) décide de déplacer sa capitale à Ispahan, une oasis au milieu du haut plateau iranien, zone semi-désertique à 1.590m d'altitude : l'amplitude thermique va de –19° à +43°C. Aucune agriculture n'est possible sans irrigation à partir du fleuve Zayandeh Roud, la « rivière qui donne la vie » qui se perd ensuite dans le désert. Il faut donc retenir la rare eau superficielle ou capter l'eau souterraine, la conserver depuis la saison hivernale (où l'altitude fait qu'elle tombe sous forme de neige) jusqu'au milieu de l'automne suivant, l'acheminer pour la distribuer et l'utiliser plusieurs fois, en répartissant les usages entre l'irrigation des cultures, la boisson des hommes et des bêtes, l'énergie du travail des moulins (farine, textile...), le rafraîchissement des espaces de vie, maisons, jardins et hammam. Les qanats (foggaras au Maghreb = systèmes de puits et tunnels souterrains) captent l'eau des nappes phréatiques pour la conduire, à l'abri de l'évaporation, là où elle est vitale. Toutes ces architectures traditionnelles ont des espaces souterrains ; l'évaporation de l'eau y est alors accélérée par des tours à vent (badghir) pour renouveler l'air en profondeur en apportant un air sec qui peut se rafraîchir en absorbant l'humidité souterraine et corrélativement des calories : c'est le principe du sirdab arabe ou sardab iranien. De grosses citernes de stockage d'eau (ab-anbar) sont également creusées dans la terre ; un dôme les protège du soleil et leur eau est maintenue froide par évaporation contrôlée grâce aux baghirs, les tours à vent. De plus, de la glace est fabriquée en hiver dans des yakhchals (nom aujourd'hui donné aux réfrigérateurs), qui permettent de stocker des tonnes d'eau solide qui ne fondra qu'à la fin de l'été et assurera la soudure avec les premières neiges hivernales. Nous allons voir ensemble comment, avec des matériaux limités à la brique et l'adobe et aussi peu de bois que possible, la tradition a mis au point des espaces et des techniques ingénieux, très simples et durables, pour vivre dans des conditions climatiques extrêmes dont Yazd (alt. = 1.216m) offre l'archétype.